Commémorations Audenge : Respectons l’Histoire
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Si parler souvent garantissait de parler vrai, de parler avec son cœur, notre maire serait sans doute la meilleure de France ! À Audenge, malheureusement comme ailleurs, la politique s’invite trop souvent dans les commémorations et cérémonies patriotiques.
Honorer la mémoire des morts exige du respect, pas de la récupération. Lors des commémorations patriotiques, le maire prend la parole comme si chaque date lui appartenait, oubliant parfois l’essentiel. Le devoir de mémoire n’est pas une scène pour briller, mais un moment de respect collectif.
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- Commémorations du 19 mars 1962, date du cessez-le-feu en Algérie, divise encore. Cette imposture historique n’a mis fin ni aux massacres ni aux souffrances. Alors pourquoi l’ériger en symbole officiel ? Ignorance ou démagogie ? Certains y voient la fin officielle d’une guerre, d’autres une trahison.
- Commémorations du 26 mars 1962, soit une semaine après les accords d’Évian qui mettaient fin à près de huit années de guerre en Algérie, l’armée française elle-même ouvrait le feu sur des manifestants pacifiques, rue d’Isly à Alger. Bilan officiel : 46 morts, des dizaines de blessés, probablement bien plus.
- Commémorations du Commémorations du 5 juillet, La fête nationale de l’Algérie, Oran sombrait dans l’horreur. Plusieurs centaines d’Européens, hommes, femmes, enfants, furent enlevés et massacrés par le Front de Libération Nationale (FLN), sous les yeux d’un détachement militaire français, tenu à l’écart sur ordre du général Katz.
- Commémorations entre mars et juillet 1962, plus de 3 000 civils européens ont disparu sans laisser de traces, victimes d’une épuration ethnique dont on parle si peu.
Et les harkis ? Ces 60 000 à 80 000 soldats musulmans, fidèles à la France, furent abandonnés à une mort atroce. Torturés, exécutés, livrés aux pires représailles par ceux qui prenaient le pouvoir en Algérie. Voilà ce qu’on appelle un cessez-le-feu ?
Voilà ce qu’on commémore le 19 mars ! Vous voulez en savoir plus sur les enjeux de la vie de notre ville ? Découvrez aussi cet article qui remet en question bien des idées reçues.
Com-mémorer, c’est reconnaître toutes les souffrances, pas seulement une version de l’histoire. Pourquoi alors cette date est-elle mise en avant, au détriment du 5 décembre, plus consensuel et officialisé par décret en 2003 (journée nationale d’hommage aux Morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie) ? Peut-être parce qu’elle permet des discours plus politiques que mémoriels…
Une vraie commémoration doit unir. Trop souvent, à Audenge, elle sert de tribune. Ce n’est pas le rôle d’un maire de réécrire le passé, encore moins d’en faire un outil électoral. Parler du 19 mars sans évoquer les milliers de victimes après le cessez-le-feu, c’est oublier une partie des morts. Pourtant, la mémoire mérite mieux que des discours convenus.
Rendre hommage, c’est transmettre avec justesse. Respectons nos anciens, nos soldats et toutes les victimes. L’Histoire n’appartient à personne, surtout pas à ceux qui voudraient en faire un outil de communication.
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