Conseiller municipal minoritaire : être figurant ou combattant ?
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Face à un conseil municipal dominé par la majorité, un élu minoritaire nous livre son expérience après plus de 4 ans d’exercice. Découvrez ses actions pour redonner du sens à la démocratie locale. Transparence, dialogue et respect sont devenus ses combats essentiels.
Le parcours d’un homme qui a mis en lumière une réalité : un engagement souvent solitaire, face à une majorité qui verrouille le dialogue et la transparence. Mais l’élu minoritaire n’est pas un figurant.
Partagez la voix pour un renouveau
Audenge Demain: Vous êtes élu conseiller municipal minoritaire à Audenge depuis 2020. Comment décririez-vous votre expérience ?
élu MIKOLAYCZAK : Mon mandat d’élu a été motivée par un réel enthousiasme et une volonté de participer à des débats constructifs. Je pensais vraiment qu’il s’agirait d’une arène où chaque voix, même minoritaire, aurait sa place. Mais très vite, j’ai découvert que la majorité occupait tous les premiers rôles. Le mode de scrutin transforme la « minorité » en spectateur, plus qu’en acteur du processus décisionnel. C’est frustrant.
Vous évoquez la question de la transparence et du dialogue avec la majorité. Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans ce domaine ?
élu MIKOLAYCZAK: La majorité, menée par Mme le maire, semble privilégier une gestion centralisée où le dialogue se limite à des réponses souvent évasives. Les interrogations légitimes de l’élu minoritaire, pourtant essentielles à un débat démocratique, peinent à trouver des réponses concrètes ou claires. Ce constat ne relève pas d’une critique gratuite, mais met en lumière une réalité : un véritable dialogue constructif demande transparence et respect mutuel.
Cette absence de dialogue véritable se manifeste clairement dans des situations concrètes, comme la présentation des Budgets.
Les questions doivent être abordées en commission des finances. Malheureusement il n’y a un seul siège pour l’opposition, sans droit à suppléant. La convocation arrive que quelques jours avant, ce qui rend l’étude des documents financiers quasiment impossible.
Cela nuit à l’efficacité et à la rigueur qu’exige la gestion publique.
Malgré ces obstacles, vous avez décidé de réagir. Quelles actions avez-vous entreprises ?
élu MIKOLAYCZAK: Oui, ces obstacles m’ont donné la force de ne pas me laisser abattre. Face à ce système figé, il existe d’autres solutions, comme le recours au “tribunal administratif” pour des délibérations, des points de règlement, …. Cependant, ces démarches sont longues, plusieurs années, complexes, et nécessitent souvent l’accompagnement d’un avocat. Car dans ce type de procédure, c’est la forme qui prime avant même le fond. Malheureusement, contrairement à la mairie, ces frais d’avocat sont à ma charge.
Lorsque des certificats d’urbanisme ont été délivrés malgré les avertissements de la préfecture, entraînant une condamnation de la mairie à plus de 730 000 €, l’opposition a eu le courage de poser dès 2021, les vraies questions sur l’application de la loi Littoral et le PLU de 2011.
Ce sont le laxisme et le manque de rigueur des élus de cette majorité, qu’ils soient anciens ou nouveaux, qui portent la lourde responsabilité de ce fiasco financier. Silence et complaisance ne feront pas partie de mon héritage.
Vous semblez impliqué dans les enjeux locaux, comme l’urbanisme, les finances ou l’éducation. Pourquoi ces sujets vous semblent-ils cruciaux ?
élu MIKOLAYCZAK: Ces sujets touchent directement la vie et le portefeuille des Audengeois. Des questions essentielles qui façonnent le quotidien de tout un chacun. Derrière chaque obstacle, il y a une raison plus forte : celle d’agir pour les habitants. Mais une démocratie locale ne peut pas fonctionner sans une véritable volonté de dialogue, sans respect des règles.
Il est crucial que chaque citoyen puisse s’exprimer et être entendu dans ces processus. Les institutions locales doivent redevenir un espace ouvert où chaque voix, même d’un élu minoritaire, compte.
Vous semblez croire que ce changement est possible. Comment envisagez-vous l’avenir ?
élu MIKOLAYCZAK: Oui, j’en suis convaincu. Mon engagement est tourné vers les citoyens, et ce malgré l’attitude de certains élus de la majorité qui refusent même de me dire bonjour ou de me serrer la main. Plutôt que de me décourager, cela a renforcé ma détermination d’élu.
Le changement nécessite une révolution mentale : plus de transparence, plus de dialogue, et surtout, plus de respect.
Mon objectif n’a jamais été de critiquer pour critiquer, ni de distribuer des cartons rouges depuis le banc de touche mais de mettre en lumière ce qui peut être amélioré.
Mon avenir ne sera plus celui d’un élu minoritaire.
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